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Mon Chien Batailleur

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Le comportement batailleur est une caractéristique inhérente à l’espèce canine, ancrée dans leur bagage génétique. Ce comportement, hérité de leurs ancêtres canis lupus, est parfois essentiel pour la communication et la structuration sociale au sein d’une meute.

Le Comportement Batailleur et la Phase Agonistique

Le comportement batailleur inclut ce que l’on appelle la phase agonistique. Cette phase se compose d’une série de comportements liés à la confrontation, englobant des postures de menace, de défense, d’attaque et de fuite.

Par ailleurs, même si des exceptions peuvent exister, les sujets de même sexe sont plus généralement confrontés à ce phénomène (mâle vs mâle / femelle vs femelle).

🔍 À l'état sauvage : un mal nécessaire

À l’état sauvage, ce comportement joue plusieurs rôles essentiels :

  1. Établissement de la structure sociale : Les confrontations permettent de déterminer la position de chaque individu au sein du groupe, assurant ainsi une structure sociale claire.

  2. Protection des ressources : Nourriture, territoire et partenaires sont des ressources vitales. Les conflits pour ces ressources aident à réguler leur accès et à maintenir l’équilibre au sein du groupe.

  3. Choix de la meute : Les chiens sauvages ont la possibilité de quitter leur meute et de chercher une autre s’ils ne s’entendent pas avec leurs congénères, ce qui permet de réduire les conflits à long terme.

« Oui mais alors, à l’état domestique, pourquoi mon chien cherche le conflit avec ses congénères ? »

Le chien domestique est un animal social qui a lui aussi besoin d’être structuré socialement afin d’avoir ses propres repères. De nombreux éléments peuvent être à l’origine de l’apparition d’un comportement batailleur.

👨‍🏫 À l'état domestique : Les origines possibles du comportement batailleur

👨‍🏫 À l’état domestique, plusieurs facteurs peuvent être à l’origine des comportements batailleur, les faire déclencher, ou les exacerber.

Voici 8 pistes de compréhension :

1 – BAGAGE GÉNÉTIQUE :

  • Hérédité : Le comportement batailleur est en partie hérité des ancêtres sauvages du chien, où les comportements agonistiques (menace, attaque, défense) sont courants pour établir la structure sociale et protéger les ressources.

Le comportement batailleur est un phénomène tout à fait naturel chez le chien, mais lorsqu’il se présente à l’état domestique cela peut entrainer de grandes difficultés dans la vie sociale des  maîtres (stress, isolement social, dépression, découragement).

  • Sélection de races : Certaines races ont été sélectionnées pour des traits spécifiques liés à la protection, la garde ou le travail, ce qui peut inclure une propension à l’agressivité. Un géniteur au tempérament rebelle aura de fortes chances de transmettre ces traits de caractères aux chiots.

Les tendances batailleuses varient d’intensité en fonction du tempérament et de l’expérience de vie  de chaque chien.

2 – EXPÉRIENCES PRÉCOCES :

  • Socialisation : Un manque de socialisation (entre 3 et 12 semaines) avec d’autres chiens et humains peut mener à des comportements agressifs par peur ou incompréhension des codes sociaux.

  • Traumatismes précoces : Les expériences traumatisantes durant la phase de socialisation, comme des interactions agressives avec d’autres chiens, peuvent marquer le chien de manière durable. Un chiot ou un ado parfaitement socialisé qui se fait agressé par un congénère pourrait développer la faculté de devenir lui-même le prochain agresseur.

3 – INTERACTIONS ET ENVIRONNEMENT :

Interactions sociales : Les interactions régulières avec des chiens et des humains influencent fortement le comportement. Des mauvaises interactions peuvent exacerber les comportements batailleurs. Les interactions, notamment celles qui impliquent des comportements de tests, d’affirmation, ou de soumission, peuvent parfois mal tourner et déclencher des batailles. 

Communication inappropriée : Une mauvaise lecture des signaux corporels et des intentions d’un autre chien peut mener à des malentendus et des conflits.

Stress et anxiété : Les environnements domestiques stressants peuvent augmenter les comportements agressifs. L’anxiété à l’état domestique vient en partie lorsque les repères et les limites ne sont pas correctement définis pour le chien. Les conflits de tendances contradictoires (désaccords entre maîtres) peuvent également entraîner de l’anxiété chez le chien. Chaque chien aura sa propre faculté à gérer le stress (sortir de sa zone de confort) ; certains seront doués, d’autres non. Il s’agira de s’adapter à chaque individu.

4 – TERRITORIALITÉ ET ESPACE PERSONNEL :

  • Territoire : nos amis les canidés sont souvent territoriaux par nature. Ils peuvent réagir de manière agressive si un autre chien pénètre sur leur territoire perçu, que ce soit leur maison, leur jardin, ou même un endroit régulier lors des promenades, d’autant plus s’ils ont reçus des réponses à leurs marquages.
  • Espace personnel : Comme chez les humains, les chiens ont également un sens de l’espace inter-individuel. Cette zone se situe aux alentours de 1 mètre chez l’humain, tandis que chez le chien la distance critique est de 3 mètres. Une intrusion dans cet espace, surtout par un chien inconnu ou peu familier, peut provoquer une réaction défensive.

5 – STATUT SOCIAL :

  • Structure sociale : Les chiens vivant ensemble développent souvent une communication sociale. Les conflits peuvent surgir lorsque la hiérarchie est contestée ou lorsqu’un chien tente de s’affirmer.
  • Nouveaux arrivants : L’introduction d’un nouveau chien dans un groupe établi peut perturber la dynamique sociale et provoquer des batailles pour établir ou rétablir la hiérarchie.
  • Demandes d’attention chien/maître : Les querelles peuvent survenir pour déterminer lequel des deux chiens recevra les câlins ou l’attention de la part du maître. Cette compétition pour l’affection humaine peut être une source de tension et de conflits, surtout si l’un des chiens a un tempérament rebelle.

6 – Absence de leadership clair : Un manque de repères clairs de la part du propriétaire peut créer de l’insécurité et des comportements territoriaux exacerbés dans la cohabitation avec d’autres chiens.

D’autres facteurs déclenchants :

7 – Renforcements environnementaux, inter-individuels, ou involontaires : Les réactions de l’entourage, les conditions de vie et les interactions quotidiennes peuvent parfois renforcer involontairement le comportement agressif. Par exemple :

    • Réaction excessive des propriétaires : Réagir avec anxiété ou colère peut renforcer le comportement agressif du chien. De même, lorsque le maître tente de rassurer son chien en le caressant ou en lui parlant, cela ne fera qu’encourager la réponse agressive.

    • Comportements encouragés : Les réponses involontaires des propriétaires, comme céder aux exigences du chien lorsque celui-ci demande un câlin, une sortie, de la nourriture, etc. peut renforcer ces comportements.

    • Présence de ressources contestées : Laisser un os à ronger à ses chiens peut encourager les comportements de protection.

    • Chien et maître en tension en promenade : Laisser le chien tirer sur la laisse ne fera qu’encourager l’intention d’aller chercher l’affrontement avec le congénère qu’il risque de croiser. Apprendre au chien à marcher correctement en laisse sera bénéfique pour le relationnel et évitera de renforcer les mauvaises réponses.

Exemple de renforcement involontaire : chiens mis en tension en laisse lors des rencontres canines.

8 – Compatibilité limitée : Contrairement aux chiens sauvages qui peuvent choisir de quitter une meute incompatible, les chiens domestiques sont souvent contraints de cohabiter avec d’autres chiens malgré des incompatibilités potentielles, ce qui peut augmenter les tensions et les comportements agressifs.

Solutions pour Gérer le Comportement Batailleur

🌟 Il est important de noter que ces défis ne représentent pas une fin en soi.

Rester sur un échec serait une erreur, car des solutions existent. Une forte implication des maîtres dans le travail éducatif ou rééducatif, le respect des règles de vie dans la cohabitation et l’installation d’une communication adaptée peuvent faire une grande différence.

Voici quelques solutions pertinentes (ces solutions sont quelques pistes que vous devrez approfondir avec votre éducateur comportementaliste canin) :

1 – Programme de socialisation contrôlée : Participation à des séances collectives afin d’apprendre les codes canins, la mise en place du conditionnement opérant pour aider le maître et son chien à adopter les bonnes réponses, et le conditionnement mimétique qui permet aux congénères d’observer et d’imiter les comportements appropriés.

2 – Gestion de l’environnement :

  • Éviter les facteurs déclenchants : Par exemple, si les tensions surgissent entre deux chiens à la maison lors des repas, séparez-les en plaçant l’un dans la cuisine et l’autre dehors le temps de leur repas, puis retirez les gamelles pour éliminer l’objet déclencheur. Si un os provoque des tensions, ne leur donnez plus pour éviter le renforcement des comportements de protection des ressources.

  • Encourager des activités intellectuelles et physiques : Privilégiez le jeu, les promenades en duo avec marche en laisse correcte, le rappel en duo, l’obéissance, la patience et la communication verbale.

  • Contrôlez les décisions en décidant le début et la fin des jeux.

  • Travaillez également sur les renforcements négatifs pour éliminer les réponses agressives.

  • Définir des repères clairs : L’anxiété à l’état domestique vient en partie lorsque les repères ne sont pas correctement définis pour le chien, et certaines limites ne sont pas établies. Les conflits de tendances contradictoires (désaccord entre maîtres) peuvent également entraîner de l’anxiété chez le chien. Chaque chien aura sa propre faculté à gérer le stress (sortir de sa zone de confort) ; certains seront doués, d’autres non. Il s’agira de s’adapter à chaque individu.

3 – Formation des maîtres : Former les propriétaires à reconnaître et à supprimer les renforcements involontaires de comportements agressifs.

→ Le langage corporel du chien décrit les intentions de votre chien ; apprendre à connaître ce langage sera une aide précieuse pour anticiper et gérer les comportements agressifs. Décryptez le langage corporel de votre chien en lisant cet article : Lien ICI

→ Devenir un maître responsable demande du temps, voici quelques pistes : Article sur « Les 10 commandements du bon maître »

Programme formation éducateur canin

Avec de la patience et de la persévérance, il est possible de rétablir un équilibre comportemental et de favoriser une cohabitation harmonieuse entre chiens. N’oubliez pas de consulter un éducateur comportementaliste canin pour approfondir ces pistes et obtenir des conseils personnalisés.

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