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Comment renforcer la relation entre le maître et son chien

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RENFORCEZ VOTRE COMPLICITÉ !

A quand remonte la coopération entre l’Homme et le chien ?

Par quels moyens ont-ils développé ce relationnel ?

Comment stimuler et enrichir la vie de votre chien pour favoriser son bien-être ?

Comment puis-je renforcer la relation avec mon chien ?

« L’éduquer, c’est l’aimer. » César MILLAN

 […]

« Pour l’aimer, il faut le comprendre… »

La complicité entre l’homme et le chien remonte à des millénaires, façonnant une relation unique et profonde entre ces deux espèces. Une référence historique emblématique de cette relation remonte à la période de la domestication précoce du chien, où nos ancêtres ont commencé à cohabiter avec les loups, qui sont les ancêtres des chiens modernes.

Cette domestication, qui remonte à environ 15 000 ans, a marqué le début d’une collaboration et d’une connexion sans précédent entre l’homme et le chien. Les premiers hommes ont rapidement réalisé les nombreux avantages de cette alliance.

Les chiens ont été utilisés pour la chasse, la garde, le transport, l’agrément. Cette coopération a été mutuellement bénéfique, avec les humains fournissant nourriture, abri et protection aux chiens, tandis que les chiens offraient leur fidélité, leur instinct et leur aptitude au travail..

La complicité entre l’homme et le chien se manifeste également dans leur capacité à communiquer et à se comprendre mutuellement.

Au fil du temps, cette relation a évolué pour devenir bien plus qu’une simple collaboration utilitaire. Les chiens sont devenus des membres à part entière de nos familles, établissant des liens émotionnels profonds avec leurs propriétaires.

Selon le baromètre CSA 2024 commandé par la Centrale Canine :

  • 83 % des Français considèrent leur chien comme un membre à part entière de la famille
  • 87 % des Français considèrent que le chien offre une compensation affective importante
  • 82 % des Français voient leur chien comme une source de motivation pour pratiquer une activité sportive
  • 43 % des Français envisagent de reporter leur projet d’adoption en raison des contraintes financières.
  • 1 Français sur 3 possède au moins un chien, dont 42% ont un chien de race (inscrit au LOF ou possédant un pedigree)

(Enquête menée du 2 au 8 janvier 2024 auprès d’un échantillon national représentatif de 1010 Français âgés de 18 ans et plus).

Les bienfaits du relationnel Homme - chien

La complicité dans le binôme « humain/chien » se traduit par une multitude de bénéfices pour les deux parties.

Pour l’homme, la présence d’un chien peut réduire le stress, améliorer la santé mentale et favoriser un mode de vie plus actif.

Pour le chien, le lien avec son propriétaire offre un soutien émotionnel, une structure et une sécurité, ainsi qu’une source de stimulation mentale et physique.

Cette connexion unique entre l’Homme et le chien transcende les barrières linguistiques et culturelles.

Votre chien arrive à vous lire

beagle comportement

La communication canine devrait être enseignée à tous les enfants, de toutes les écoles.

Les chiens sont incroyablement doués pour lire les signaux sociaux humains, tels que :

  • les expressions faciales,
  • le langage corporel,
  • le verbal et para-verbal.
  • les états émotionnels.

Ces facultés leur permettent de s’adapter et de répondre (correctement ou non) aux émotions de leurs propriétaires : colère, joie, satisfaction, plaisir, stress, peur, etc.

En cours d’éducation canine, il m’arrive souvent de m’en amuser en récompensant verbalement un chien par une voix agréable et enjouée, dont certains en sont friands et ultra-réceptifs.

L’intonation de voix agréable est parfois plus forte qu’une caresse pour installer (par association verbale) un comportement chez certains chiens.

De même, il est important d’apprendre aux maîtres à décoder les signaux visuels, physiques et auditifs envoyés par leur chien et permettant d’établir son langage corporel (se secouer, gratter le sol, queue dressée, regard orienté et fixé sur les congénères, pilo-érection, salivation, gémissement, position des pattes antérieurs, etc.).

Stanley COREN est l’un des auteurs du 20ème siècle ayant le mieux vulgariser le langage corporel du chien selon moi, avec des illustrations notables.

Fig 2 – p.159 – in « Comment parler chien » – Stanley COREN – (éd.Payot 2003)

Décryptez le langage corporel de votre chien

Le léchage

Le léchage est souvent mal interprété par de nombreux propriétaires. Lors des bilans comportementaux que je réalise, beaucoup me disent que leur chien commence à les lécher après les avoir mordus, comme s’il cherchait à « demander pardon ». Cependant, il faut savoir que le concept de pardon n’existe pas dans le langage canin.

En réalité le chien se met à lécher pour apaiser ses propres tensions suite à la morsure. Il s’agit d’une phase d’apaisement qui survient quasi-systématiquement après la phase de tension.

Ce n’est pas non plus pour embrasser un de ses congénères ou un être humain que le chien lèche.

Le léchage peut avoir de multiples significations, selon les contextes : tentatives d’apaisements après une phase de tension, demande d’attention, épouillage symbolique, signe de soumission active, demande de nourriture.

L'invitation au jeu

Glossaire Visuel – p.392 – in « Comment parler chien » – Stanley COREN – (éd.Payot 2003)

Le chien qui fixe du regard

Beaucoup de fausses interprétations sont émises concernant le regard que le chien porte.  « Il fait son regard de Cocker triste », « Il est malheureux », « Il veut se venger », « Il me montre qu’il n’est pas content » ; soit autant d’interprétations confuses et non adaptées que l’on rencontre régulièrement.

Sur le plan éthologique, fixer du regard fait partie du langage corporel chez le chien.

En langage canin, ce comportement a une multitude de significations et de propriétés en fonction des contextes. Il est fréquent d’observer l’attitude maternelle d’intimidation d’une mère face à son chiot rebelle ou agité qu’elle souhaite calmer (avant rappel à l’ordre).

Le regard fixe est principalement observé lors des interactions provocatrices qui se produisent pendant les phases de jeu ou de combat entre congénères. Les chiens batailleurs (agressifs intra-spécifiques) auront tendance à se chercher du regard, ce qui peut déclencher un rituel d’agression, voire une phase d’attaque.

Le chien étant un animal social, celui-ci peut se sentir provoqué s’il est fixé du regard par un autre congénère ou un humain.

Il a par ailleurs été établi scientifiquement que dans des cas de chiens équilibrés et socialisés, les échanges visuels et les regards échangés entre le maître et son chien pouvait déclencher la libération d’ocytocine, également connue sous le nom d’hormone de l’attachement (Hare, Miklosi, Kikusui, Nagasawa).

Cette hormone est associée à des sentiments de confiance, de lien social et d’affection, renforçant ainsi le lien entre l’homme et le chien.

Vidéo slow motion d’un Saint-Hubert se secouant après baignade

Le chien qui se secoue

Lorsqu’un chien se secoue, cela indique habituellement qu’il libère les tensions accumulées pour passer à autre chose. Ce geste entraîne une sorte de réinitialisation de son état sensoriel et émotionnel, lui permettant de revenir à un état neutre. On pourrait le comparer à l’action de rafraîchir une page web en appuyant sur ‘F5’ en informatique, où l’on actualise le contenu pour repartir sur une base propre.

Ce qui est fascinant avec le chien, c’est que contrairement à l’humain (très doué pour ressasser ses malheurs ou ses états émotionnels), le chien a la faculté de très vite passer à autre chose afin de ne pas montrer ses failles. Cela fait partie de son patrimoine génétique et de son instinct de survie.

Autres significations :

Séchage : cela semble évident, mais le fait de se secouer est la seule réponse comportementale logique d’un chien cherchant à se sécher s’il est mouillé, qu’il reçoive une faible quantité d’eau, ou qu’il sorte de l’eau après baignade.

Hygiène/nettoyage : Se débarrasser de la poussière, des saletés, ou des insectes. Solution antiparasitaire légère avant frottements au sol ou sur les arbres.

Relâchement d’un stress ou d’une excitation : Un chien peut se secouer après une interaction sociale, un jeu, ou une situation stressante pour relâcher la tension. C’est une manière de « remettre les choses en place » et de se calmer.

Communication et comportement social : Après une interaction intense avec un autre chien ou un humain (comme un jeu ou une correction), se secouer peut être un moyen de se réinitialiser ou de signaler la fin de cette interaction.

Habitude ou comportement appris : Parfois, les chiens se secouent simplement par habitude ou parce qu’ils ont appris que cela leur apporte une certaine sensation agréable.

Problème de santé : si votre chien se secoue très fréquemment, plus qu’à la normale et sans raison apparente, cela peut indiquer un problème d’infection des oreilles, d’allergies, ou d’intrusion de parasite au niveau du ou des pavillons externes (exemple : épillet logé dans l’oreille du chien et occasionnant des position de tête inclinée, et des secouements réguliers). Dans tous les cas, et en cas de doute, consultez votre vétérinaire.

Vidéo contextuelle de chiens se secouant après contact avec l’eau ou en milieu sec

Tous les signaux visuels et physiques émis par votre chien traduisent quelque chose de bien précis.

Les mauvaises interprétations ou l’anthropomorphisme peuvent souvent entraîner et encourager de mauvaises habitudes, qui se traduisent par de mauvais comportements, devenant soit des comportements gênants (ex : malpropreté ou marquages), soit des troubles canins plus complexes (ex : comportements batailleurs dans le cas du chien qui est autorisé à fixer systématiquement du regard ou orienter ses oreilles vers ses congénères en promenade pour chercher les conflits).

L'importance de l'exercice physique et mental chez votre chien

L’exercice physique et mental est essentiel pour le bien-être global des chiens.

En stimulant et en enrichissant leur vie, nous contribuons à :

– maintenir leur santé physique et mentale,

– prévenir les comportements indésirables,

– renforcer nos liens avec notre animal de compagnie.

Un grand nombre de propriétaires commettent l’erreur de surcharger leur chiot ou leur chien avec des manifestations excessives d’affection et de câlins, sans accorder suffisamment d’importance à la discipline et à l’exercice, ce qui déséquilibre la relation selon les normes canines.

En noyant leur animal de compagnie sous une avalanche d’affection tout en négligeant ses besoins en dépenses énergétiques, ils lui imposent involontairement leur propre état émotionnel et l’empêchent de canaliser son énergie et de se concentrer sur les comportements appropriés.

Chronologie des interactions

Je recommande régulièrement aux maîtres de respecter la « chronologie des interactions » pour encourager leur chien à devenir « la meilleure version de lui-même ».

Cette chronologie des interactions inter-spécifiques s’articule autour de 3 piliers :

1 → DISCIPLINE

2 → EXERCICES

3 → AFFECTION

1 → DISCIPLINE : La discipline est essentielle pour établir des limites claires et cohérentes dans la relation entre le chien et son propriétaire. Cela implique l’enseignement des règles de vie ainsi que l’obéissance aux commandes de base (assis, couché, reste, etc.) et le respect des interdictions (ne pas sauter sur les gens, ne pas mordiller, etc.).

Une discipline juste et bienveillante consiste à être ferme sur les décisions prises, empathique et attractif pour encourager le chien à fixer les bons comportements, et impliqué au quotidien dans les exercices éducatifs à entreprendre.

Utilisez des méthodes d’entraînement adaptées au caractère de votre chien qui renforcent les comportements désirés tout en décourageant ceux indésirables.

2 → EXERCICES : Une fois que la discipline de base est établie, l’exercice devient une partie fondamentale du quotidien de votre chien. Les exercices physiques et mentaux aident à maintenir le bien-être général de votre chien et le maintiennent en bonne santé. En stimulant son intellect, et en canalisant son énergie par la concentration et la mobilisation d’attention, vous pourrez développer votre relationnel, graduellement.

Les promenades régulières, les séances de jeu interactif, les exercices d’obéissance et les activités de stimulation mentale sont tous des moyens efficaces d’offrir à votre chien l’exercice dont il a besoin.

3 → AFFECTION : Une fois que la discipline et l’exercice sont en place, l’affection peut être pleinement exprimée. Cela ne signifie pas seulement câliner et donner des caresses, mais aussi fournir une attention particulière et des interactions agréables qui renforcent le lien émotionnel entre le chien et son propriétaire.

L’affection peut être exprimée à travers des moments de jeu, des caresses, des mots agréables avec une voix enjouée, et des récompenses pour les comportements souhaités. Il est important de se rappeler que l’affection doit être distribuée de manière équilibrée, en tenant compte des besoins individuels et du niveau d’énergie du chien, tout en évitant de renforcer les comportements indésirables. Si une caresse est donnée à un chien qui commet un comportement indésirable au même moment, cela ne fera que renforcer cette attitude…

La complicité passe par l’obéissance et la coopération

Un chien devient obéissant grâce à 3 fondamentaux :

– une communication cohérente et éthologique

– un respect unanime des règles de vie sociale

– une répétition accrue des exercices

 

CONSEILS PRATIQUES

Voici quelques conseils pratiques afin d'assurer des exercices physiques et mentaux adéquats pour votre chien.

→ ENTRAÎNEMENT A L’OBÉISSANCE

L’entraînement en obéissance offre à votre chien un défi mental tout en renforçant les liens entre vous. Entraînez votre chien à répondre à des commandes verbales de base telles que « au pied », « assis », « couché », « attends », « cherche », « apporte », ainsi qu’à des commandes plus avancées pour stimuler sa concentration.

Comme évoqué dans l’article « Les 10 Commandements du bon maître », soyez concis dans vos paroles données à votre chien et ne le surchargez pas exagérément d’informations.

La participation à des cours d’éducation aux comportements canins auprès d’un professionnel devrait être inscrite dans tous les projets d’acquisition canine afin d’assurer une stabilité comportementale et une bonne communication (si et seulement si les maîtres s’impliquent…).

→ PROMENADES RÉGULIÈRES

Programme formation éducateur canin

Les promenades offrent à votre chien une occasion d’explorer son environnement, d’exprimer ses facultés olfactives (animal macrosmatique), de partager avec vous une dépense physique, et de le socialiser à son environnement, en rencontrant d’autres chiens et humains avec lesquels vous aurez choisis et autorisés (ou non) les contacts.

Assurez-vous d’adapter la durée et l’intensité de la promenade à ses besoins et à votre rythme de vie, et de marche. Ne le laissez pas décider du rythme de la promenade, interdisez-lui de sauter sur les gens et de chercher les contacts de façon systématique.

Le rôle du maître est de « conduire » et orienter la ballade avec son chien.

Si votre chien en déduit qu’il peut aller voir qui il veut, quand il veut, sauter sur les gens, et faire ce qu’il veut, alors il faudrait oublier la recherche de complicité, le rappel, l’obéissance, et les bons comportements en société…

Bouleversez les habitudes de promenades afin de ne pas le conditionner systématiquement aux mêmes horaires, aux mêmes endroits, aux mêmes rencontres. Empruntez des chemins différents, rendez-vous à un endroit inconnu en voiture, puis à pied.

Ne cherchez pas systématiquement à le « surchargez » de distractions ou de stimulations, préférez des endroits appropriés pour développer la connexion lors des ballades.

« Choisissez des endroits confortables pour vous afin de travailler avec votre chien. »

Si les ballades de votre chien s’apparentent uniquement à des distractions d’interactions et contacts physiques entre chiens, il n’aura que cela en référence, et il se pourrait qu’avec l’habitude il ne préfère s’intéresser qu’aux autres chiens plutôt qu’à vous !

 

→ JEUX, SPORTS & ACTIVITÉS DE RECHERCHE

Les jeux tels que : le lancer de balle, les activités de courses canicross, cani-vtt, cani rando, ou bien encore les jeux de recherche et de pistage stimulent l’esprit de votre chien tout en lui fournissant de l’exercice physique.

Variez les jeux pour garder votre chien intéressé et engagé.

Mobilisez l’attention de votre chien sur vous, sur ce que vous souhaitez faire et obtenir de lui !

Dites-vous que votre chien se demande en permanence : « Mais que veut mon maître ?! »

Un bon moyen de focaliser l’attention de votre chien est d’utiliser un objet mobilisateur, comme par exemple une balle de tennis, un jouet (type kong ou un apportable de petite taille), ou une friandise.

L’avantage de cet objet est de prendre très peu de place, de pouvoir être emmené partout et s’adapter à tous types d’exercices.

Vidéo d’un berger belge Malinois, déconditionné du mordant et réorienté chien de famille, refusant les appâts proposés.

Lorsqu’un objet mobilisateur d’attention est correctement travaillé, il en devient un « trophée » pour votre chien, et permet de faire avancer d’autres pratiques éducatives (refus d’appâts, recherche et rapport d’objet, ignorer les congénères, etc…).

friandise pour chien

Le Pistage et la recherche olfactive

Les activités de pistage telles que la recherche d’objet caché ou la détection d’odeurs, permettent à votre chien d’utiliser son sens primaire de l’odorat et de travailler sa concentration de manière stimulante, tout en renforçant l’écoute envers le maître qui dirige et oriente l’exercice.

Pour avoir expérimenté pendant plusieurs années le pistage Français et les pratiques RCI (pistage, obéissance, mordant), je peux dire que le pistage représente l’une des activités éthologiques et intellectuelles les plus adaptées au chien domestique et au maître, de tous niveaux, conjointement à la pratique de l’obéissance.

La complicité s’effectuera graduellement à courte, moyenne, et longue distance selon les niveaux pratiqués.

Vidéo reportage évoquant la discipline du pistage français.

Concernant les jeux de tractions, attention toutefois aux chiens trop rebelles ou qui développent des signes d’agressivités. Les jeux de tractions seraient dans ce cas de figure à proscrire. Je reçois fréquemment en étude des chiens de tous âges qui ont été entraîné à mordre la laisse et exercer des tractions sur celle-ci ou sur des cordes à nœuds, motivant le chien à ne plus écouter et se focaliser uniquement sur l’envie de tirer ou de mordre tout lien d’attache… Cela devient pour certains maîtres une situation très problématique au quotidien, l’animal n’ayant que cela en référence (« c’est agréable de tirer sur la corde ou sur la laisse, car je gagne et mon maître s’occupe de moi en réagissant »).

Ces exercices ne devraient être proposés qu’après avoir mis en place de solides bases de communication, de respect des règles de vie, et d’obéissance. Dans le doute, et si vous souhaitez intégrer ces jeux, faites-vous aider par un éducateur canin comportementaliste afin de définir les axes de progression  (et éviter aux mauvais comportements de s’installer).

Je vois de nombreux avantages à travailler le rappel pour développer la complicité avec votre chien.

Sécurité du chien : Le rappel permet de garantir la sécurité du chien. Dans des situations potentiellement dangereuses, comme la proximité d’une route ou la rencontre avec un autre animal agressif, la capacité du chien à revenir immédiatement vers son maître peut éviter des accidents graves.

L’envie de suivre le maître doit être plus forte que l’envie de suivre un autre chien…

Contrôle et gestion: Le rappel renforce le contrôle que le maître a sur son chien, ce qui est essentiel dans de nombreuses situations de la vie quotidienne. Que ce soit lors d’une promenade en ville, dans un parc ou même à la maison, la capacité à rappeler efficacement son chien permet de gérer son comportement et d’éviter les problèmes potentiels. 🌳

Liberté sous contrôle: Un bon rappel offre au chien une certaine liberté tout en maintenant un niveau de contrôle. Cela signifie que le chien peut explorer son environnement et interagir avec d’autres chiens (si c’est OK pour vous et pour les autres promeneurs) ou personnes (si c’est OK pour elles), tout en sachant qu’il doit revenir DÈS que le maître le demande.

J’appelle cela « la liberté conditionnelle » du chien : nous offrons une liberté à notre chien (car pour rappel, lorsqu’il est tenu en laisse, votre chien est « contraint » de devoir rester avec vous), à la seule condition qu’il oublie tout ce qu’il est en train de faire et qu’il revienne dès que le maître en donne l’ordre.

Renforcement du lien : Le rappel renforce le lien entre le chien et son maître. Lorsque le chien revient au rappel de manière fiable, cela démontre une confiance et une relation solide entre le chien et son propriétaire. Si le chien associe qu’au retour vers le maître il y a partage d’une récompense (caresses, voix agréable, objet mobilisateur), alors celui-ci sera motivé et renforcé à revenir.

Enrichissement mental : Les exercices de rappel stimulent également l’esprit du chien. Ils lui permettent de rester attentif aux signaux et aux commandes de son maître, ce qui stimule son intellect et renforce sa capacité à comprendre et à répondre aux instructions.

Durant les exercices de rappel avec votre chien, soyez attractif et donnez-lui envie de vous suivre !

→ JOUETS INTERACTIFS & "PUZZLES"

Stimuler l’esprit de votre chien : Les jouets interactifs et leur utilité réelle

Les jouets interactifs et les puzzles pour chiens sont souvent présentés comme des outils pour « stimuler l’esprit de votre chien en lui proposant des défis mentaux et des récompenses ». C’est en tout cas ce que les vendeurs de ces jouets avancent. Mais qu’en est-il en pratique ?

Compenser l’ennui avec des jouets

En réalité, ces jouets sont souvent achetés par les propriétaires pour compenser l’ennui de leur chien. L’animal canalise sa nervosité sur ces objets pour dépenser son énergie refoulée, faute de mieux.

Bien que ces jouets puissent parfois prévenir des comportements destructeurs comme la destruction de mobilier, ils peuvent aussi, paradoxalement, renforcer ces comportements.

Limites des jouets interactifs ❌

Le principal inconvénient de ces jouets est que le chien joue seul, ce qui n’améliore pas la complicité avec son maître. Pour comprendre l’inutilité de certains de ces gadgets, il suffit d’observer le comportement des chiens lors d’une balade en forêt.

En promenade, les chiens trouvent généralement plus de plaisir à jouer avec une simple branche ramassée par terre qu’avec le jouet le plus sophistiqué proposé à la maison. Les activités en plein air sont plus naturelles et ludiques pour les sens primaires du chien, offrant une meilleure stimulation mentale et un équilibre plus sain pour votre chien comme pour vous.

Une surabondance de jouets inutiles

Il est frappant de constater que certains chiens ont accès à une multitude de jouets dont la plupart sont peu utiles d’un point de vue éthologique.

En effet, plus de 90 % des jouets disponibles en animalerie ne répondent pas aux besoins naturels du chien.

Pire, certains jouets conçus pour être détruits peuvent encourager des comportements destructeurs et avoir des conséquences néfastes sur la santé de l’animal, comme l’ingestion de mousse, de plastiques, de tissus ou de fils.

Choisir les bons jouets 🎾

Si vous souhaitez tout de même occuper votre chien avec des jouets, optez pour des objets difficilement destructibles et adaptés qui nécessitent une manipulation ou un travail pour libérer une friandise, comme les jouets de type « Kong« . Ces jouets encouragent votre chien à rechercher quelque chose d’appétant sans promouvoir la destruction.

Les Jouets Interactifs et la Relation Chien-Maître

Effets Pervers des Jouets Interactifs

Attention, les jouets interactifs peuvent parfois entraîner des effets pervers. En développant des compétences de recherche excessive, votre chien peut en venir à gratter ou mâchouiller tout objet contenant de la nourriture ou portant son odeur. Cela peut être particulièrement problématique si sa place sociale dans la famille n’est pas correctement définie, si le chien est laissé seul toute la journée, et s’il ne dispose pas assez de dépense physique.

Impact sur la Relation Chien-Maître 💔

Lorsque le chien se concentre sur un jouet interactif, la relation entre le chien et le maître ne peut être renforcée.

Cette situation est comparable à celle des chiens laissés en liberté dans un parc ou un champ, où ils sont principalement préoccupés par la communication avec leurs congénères, reléguant ainsi la relation avec leur maître au second plan.

Pendant que le chien est absorbé par un jouet interactif, il entre dans une auto-gestion comportementale, focalisant toute son attention sur l’objet. Certains en deviennent tellement addict que cela se aboutie à des comportements parfois obsessionnels.

Le maître devient alors un acteur secondaire, voire inexistant, dans le monde sensoriel du chien.

Utilisation Appropriée des Jouets Interactifs

Néanmoins, il peut être est conseillé d’utiliser les jouets interactifs de manière appropriée. Par exemple, ils peuvent être utiles pour occuper le chien en l’absence du maître, notamment pour les chiens souffrant d’anxiété de séparation (si et seulement si le chien est ignoré aux départs et retours des maîtres lorsque le chien est laissé seul).

Cela permet de canaliser l’énergie du chien sur quelque chose, tout en préservant et en développant le lien avec le maître dans d’autres contextes et activités où l’interaction et la présence du maître sont centrales (obéissance, promenades, rappel, jeux).

Nous aurions bien sûr pu aborder l’agility, le weight pulling, les disciplines de travail (Ring, RCI, etc…), mais celles-ci demandent parfois un niveau d’exigence supérieur et un investissement en temps parfois considérable. Ces thématiques seront abordées dans un prochain article.

Rappel des étapes

✨ En conclusion, pour un chien heureux et une relation solide : Suivez ces étapes ! ✨

1️⃣ Discipline, Exercice, Affection : Voilà l’ordre à suivre pour une vie harmonieuse avec votre compagnon à quatre pattes.

🏃‍♂️ Exercice : Essentiel pour la santé mentale et physique de votre chien ! Pas besoin de jouets ou gadgets inutiles, optez pour des activités qui renforcent votre lien et réduisent les distractions.

🤝 Renforcez votre lien : Choisissez des activités interactives et significatives. Moins de distractions, plus de moments de qualité ensemble !

🔄 Équilibre et persévérance : Trouvez le bon équilibre. Demandez des conseils à un professionnel du comportement canin, appliquez-les avec constance, et persévérez. Le résultat ? Un chien épanoui et une connexion solide.

🌟 Faites-le pour vous et votre chien : Ne vous souciez pas des opinions des autres. Souvenez-vous, la vie de votre chien est courte, alors passons à l’action et profitons-en pleinement !

🐾 Amusez-vous ! 🐾

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Références : Brian HARE : chercheur renommé éthologie cognitive, spécialisé dans l’étude du comportement animal, en particulier des chiens et des primates. Il est le co-directeur du Duke Canine Cognition Center créé en 2009, un centre de recherche dédié à l’étude de la cognition canine situé à l’Université Duke en Caroline du Nord, États-Unis. Adam MIKLOSI : éthologue hongrois reconnu pour ses recherches sur la cognition canine, incluant l’attachement et les mécanismes hormonaux comme l’ocytocine. Takefumi KIKUSUI : Chercheur japonais spécialisé dans l’étude du comportement animal, notamment l’attachement et l’ocytocine chez les chiens. Miho NAGASAWA : Chercheuse japonaise spécialisée dans les aspects sociaux et émotionnels des relations homme-chien, y compris l’ocytocine. Marc Bekoff : Éthologue et expert en comportement animal, Bekoff a écrit plusieurs ouvrages sur les émotions et les comportements des animaux, notamment des chiens. Il utilise des analogies simples pour rendre ses concepts accessibles à un large public. Stanley Coren : Psychologue et expert en comportement canin, Coren est connu pour ses livres populaires sur les chiens, tels que « The Intelligence of Dogs » ou « How to Speak Dog: Mastering the Art of Dog-Human Communication ». Il aime utiliser des comparaisons simples et des métaphores pour expliquer des comportements complexes. Patricia McConnell : En tant que zoologiste et spécialiste du comportement animal, McConnell écrit fréquemment sur les aspects émotionnels et comportementaux des chiens. Ses ouvrages, comme « The Other End of the Leash », combinent des concepts scientifiques avec des explications accessibles, souvent avec des analogies pratiques. Turid Rugaas : Cette éducatrice et comportementaliste canine norvégienne est célèbre pour ses travaux sur les « signaux d’apaisement » chez les chiens. Son livre « On Talking Terms with Dogs: Calming Signals » explore en profondeur la manière dont les chiens utilisent des signaux corporels pour gérer le stress et la communication sociale.

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